De la Nioulargue aux Voiles : régate légendaire.

C’est un des symboles de ce qui caractérise le mieux l’esprit Tropézien ; la liberté, l’ingéniosité, la célébration des traditions et du cadre unique qui fait le Golfe de Saint Tropez… Pour son fondateur, Patrice de Colmont, sa création relève d’un “heureux hasard”. Cet heureux hasard, c’est le défi lancé au propriétaire Américain d’un Swan 44, de passage à Saint Tropez, à la vue de l’Ikra faisant son entrée au Port. A la question “Pourrais tu le battre?”, son propriétaire répond à l’affirmative, et Patrice de Colmont ne perd pas une minute, et propose le même défi au skipper de l’Ikra, Jean Laurain, qui accepte.

inspiration de style et incarnation de l’esprit tropézien.

Le lendemain, le départ est prévu à la tour du Portalet. Cap vers le haut fond du Nioulargo, “Nid du large” en provençal, pour ensuite rejoindre l’arrivée qui fut décidée au Club 55, restaurant également fondé par Patrice de Colmont. Là, une table attend les équipages afin de célébrer leur arrivée, et récompenser le vainqueur, Ikra. Un journaliste témoin de la scène titrera qu’une nouvelle “America’s Cup est née!”, mais les instigateurs de cette régate ne s’en préoccupent plus et oublient presque l’évènement. Seulement, l’année suivante, le revanchard équipage du Pride est de retour à Saint Tropez, entraînant avec lui d’autres navires et équipages désireux d’être du défi.

Bien que la seconde édition marque le début de l’engouement pour ce qui sera la Nioulargue, un ami de De Colmont l'avertit : s’il souhaite que ce défi devienne une véritable régate, la présence de Maxis est indispensable. S’initie alors ce que le fondateur appellera “la plus grande opération de bluff du yachting mondial”. Jet affrété, chargé de cigares et champagne en guise de persuasion, et entouré d’un équipage d’une dizaine d’amis, Patrice de Colmon s’en va rencontrer l’Aga Khan, alors président du Yacht Club Costa Smeralda.

Les Tropéziens regagneront leur terre vainqueur, fiers de la participation de quatres Maxis à leur régate. La légende de la régate tropézienne était lancée, appuyée par la notoriété internationale du village. Dès lors, chaque année prendra place une nouvelle édition de la Nioulargue, ne cessant d’attirer de nouveaux navires et équipages, certains parmis les plus iconiques de l’histoire du nautisme. Le fameux “Marge”, ayant accueilli Alain Delon lors du tournage de Plein Soleil, ou encore le “Manitou” ayant appartenu à JFK, sont présents dans la liste des gréements d’exception qui ont participé à la Nioulargue, liste qui n’a cessé de croître avec le temps.

C’est en 1995 qu’un drame intervient, entraînant la suspension de l'événement. Portés par leurs égos, les équipages de deux navires s'intimident en feignant de se croiser. Ne parvenant à virer à temps, l’accident est inéluctable et entraîne la mort d’un équipier. Le procès marquera la fin de la Nioulargue, absolvant tout de même ses fondateurs de toute responsabilité. Seulement, dès 1999, la Société nautique de Saint Tropez est décidée à faire perdurer cette tradition tropézienne et redonner vie à la régate de légende, sous un nouveau nom désormais : Les Voiles de Saint Tropez. Pour le légendaire marin français Eric Tabarly, “Se balader sur les quais de Saint-Tropez pendant l’événement, c’était comme déambuler dans les pages d’un livre d’histoire maritime”.

Cette histoire, ce rendez vous annuel furent un écrin d’inspiration à la création d’Erevan et encore aujourd’hui. Rencontre entre l’ancien et le moderne, de l’architecture et décoration des vieux gréements, aux uniformes marins arborés par les équipages, tous ces éléments se retrouvent dans la réalisation de certaines silhouettes de nos collections ainsi que dans l’agencement de notre boutique Tropézienne.

“Se balader sur les quais de Saint-Tropez pendant l’événement, c’était comme déambuler dans les pages d’un livre d’histoire maritime”. Eric Tabarly